PartageNR #9 | Geoffroy Van Humbeeck, Fondateur de aSmartWorld et Fondation pour l’Inclusion Digitale

16/11/2021 par Contribution INR

Geoffroy Van Humbeeck, Fondateur de aSmartWorld et Fondation pour l’Inclusion Digitale partage pour nous l’engagement de l’entreprise pour un numérique responsable en action.

| Pour commencer, pouvez-vous nous présenter aSmartWorld ?

aSmartWorld est une start-up à impact sociétal créée en 2018 et constituée de 10 collaborateurs. 

Elle s’inscrit dans une démarche d’économie circulaire locale visant à réduire l’obsolescence numérique et offre une traçabilité et une transparence maximale sur le reconditionnement et la redistribution de smartphones et tablettes. 

L’entreprise a une double mission : 

  • Environnementale : allonger la durée de vie de smartphones et tablettes
  • Sociale : contribuer à la diminution de la fracture numérique localement en distribuant une partie des appareils reconditionnés, sous forme de dons, à des associations locales via sa Fondation pour l’Inclusion Digitale

Pour quelles raisons avez-vous signé la Charte Numérique Responsable ?

Nous croyons en l’importance du Numérique Responsable comme levier pour limiter notre empreinte environnementale et favoriser l’inclusion sociale. 

De plus, notre double mission environnementale et sociale s’inscrit dans plusieurs objectifs de l’Institut du Numérique Responsable (limiter l’impact environnemental des équipements numériques, favoriser l’inclusion sociale grâce à ces derniers…). 

C’est donc naturellement que nous souhaitons nous engager pour renforcer cette double mission et développer les pratiques relatives au numérique responsable dans notre organisation. 

Comment votre engagement pour un numérique responsable se traduit-il dans votre politique RSE ?

Nous œuvrons au quotidien pour développer notre double mission :

  • Environnementale : en remettant en circulation des smartphones et tablettes en fin de vie
  • Sociale : en reconnectant des personnes dans le besoin (isolées, en situation de grande précarité, réfugiées…) au travers de nos partenariats associatifs

Quelles sont les principales difficultés que vous rencontrez ?

Nous souhaitons démultiplier notre impact environnemental ainsi que social. 

Pour cela, nous devons sensibiliser et convaincre plus d’entreprises qui ne perçoivent pas toujours l’intérêt écologique de prolonger la durée de vie des appareils électroniques et s’orientent vers des solutions peu créatrices de valeur locale et sociale, voire engendrant des impacts néfastes sur l’environnement.

Il est par exemple important que les organisations/entreprises travaillent avec des acteurs spécialisés pour le traitement de biens spécifiques.  L’impact positif d’un acteur économique collectant aussi bien des ordinateurs, des serveurs, des imprimantes que des smartphones et tout autre matériel IT, sera nettement inférieur à la somme des impacts d’acteurs spécialisés dans le traitement de chaque type de matériel spécifique.  Il est donc primordial que les entreprises se posent la question de l’expertise réelle des acteurs avec lesquels elles collaborent.

Comment votre organisation contribue-t-elle à la diffusion des enjeux et des bonnes pratiques du numérique responsable auprès de vos parties prenantes externes ?

Il y a un gros travail de sensibilisation à effectuer, bien que les entreprises comme les individus soient de plus en plus informés sur la problématique de la gestion responsable de la fin de vie du matériel IT.   Pour y parvenir, nous croyons fermement qu’il est très important d’être le plus transparent possible.

Nous sensibilisons les entreprises sur 2 axes principaux : 

  • Sur la problématique de la fin de vie de leurs appareils mobiles en leur proposant de nous les confier afin de prolonger leur durée de vie. 
  • A la problématique de la fracture numérique et leur proposons de chacune participer à soutenir les personnes qui en souffrent, au travers d’une collaboration avec notre organisation.

Quelles actions en faveur du numérique responsable avez-vous mises en place et dont vous êtes particulièrement fier ?

Au travers de notre Fondation pour l’Inclusion Digitale, nous avons déjà distribué 580 smartphones et tablettes reconditionnés à 120 maisons de repos (permettant de reconnecter 10 000 seniors à leur proches) ainsi que 6 associations. 

Nous avons également remis en circulation 1100 appareils en 2020, ce qui a contribué à réduire 33 tonnes de CO2.

Quelles prochaines actions avez-vous prévues pour progresser dans votre démarche numérique responsable ?

Au niveau de notre mission environnementale, nous avons l’objectif de réduire de 150 tonnes les émissions de CO2 en remettant en circulation 5000 appareils en 2021.  Une forte croissance du volume, et donc de l’impact, est prévue dès 2022, autant en France qu’en Belgique. 

Au niveau de notre mission sociétale, nous souhaitons distribuer plus de 1000 appareils d’ici fin 2021. 

Nous attachons un grand important également à la mise en place de pratiques responsables dans le cadre du travail. Nous utilisons par exemple des ordinateurs reconditionnés. 

Pour terminer, avez-vous un conseil à donner ou une idée forte à transmettre aux signataires de la charte ou ceux qui souhaiteraient s’engager ?

Les enjeux du Numérique Responsable sont encore trop peu connus et mériteraient d’être davantage mis en lumière tant sur les problématiques de l’impact environnemental que de l’exclusion sociale. 

Signer cette Charte, c’est s’engager à les faire connaître et à prendre des actions concrètes pour les réduire. 

C’est ensemble que nous arriverons à changer les choses et aller vers plus de responsabilité.

Découvrez aSmartWorld : https://www.asmartworld.be/

Interview réalisée par Bastien DUCRUEZET
Responsable de l’animation du réseau des signataires de la charte NR